La tension ne retombe pas au Sénégal. Jeudi 1er juin, des heurts ont éclaté entre des partisans de l’opposant politique Ousmane Sonko et les autorités, après la condamnation du principal adversaire du président Macky Sall pour la présidentielle de 2024. Des violences qui ont fait neuf morts, selon un bilan provisoire, et qui ont touché plusieurs régions du pays, mais surtout la ville de Dakar, où le pouvoir a déployé des forces armées tout en appelant «au calme et à la sérénité», vendredi.
Par ailleurs, le ministre de l’Intérieur, Antoine Diome, a confirmé que les autorités avaient restreint l’accès aux réseaux sociaux, ce qui a été constaté par exemple pour Facebook, WhatsApp ou Twitter. «Ayant constaté sur les réseaux sociaux la diffusion de messages haineux et subversifs, l’État du Sénégal en toute souveraineté a décidé de suspendre temporairement l’usage de certaines applications digitales», a-t-il dit.
Une situation «qui ressemble» à celle de 2021
Une situation rapidement dénoncée par Amnesty International qui a appelé les autorités à «immédiatement arrêter les violences policières et rétablir les réseaux sociaux». Dans un communiqué, l’ONG dénonce «des restrictions au droit à la liberté d’expression et à l’information» et des «mesures arbitraires contraires au droit international» qui ne «sauraient être justifiées par des impératifs de sécurité».
Seule la prière du vendredi a servi de répit aux manifestants de ce 2 juin, le début d’après-midi ayant acté le retour sur le terrain des manifestants et casseurs. Le deuxième jour de manifestations a fait beaucoup de dégâts matériels et des morts.
Jeudi soir, si le ministre de l’intérieur Antoine Felix Diome annonçait 9 morts à la suite des sanglantes manifestations, au moins 7 nouveaux décès ont été enregistrés hier à Dakar et à l’intérieur du pays. Ce qui fait un total de 16 décès en 48 heures.
Une autre personne a perdu la vie lors des manifestations qui ont éclaté jeudi à Thiaroye après le procès de l’opposant Ousmane Sonko à Adji Sarr. Il s’agit d’un dénommé Mouhamed âgé de 19 ans.
Un jeune homme du nom de Bassirou Sarr, âgé de 32 ans, a été tué ce vendredi soir à Pikine Guinaw Rail, lors des violentes échauffourées entre les forces de l’ordre et les manifestants. Selon nos informations, la victime a reçu une balle.
Aux Parcelles Assainies, Tamsir Cissé a été aussi tué. Un autre décès est aussi signalé à Grand-Yoff.
Un mort est enregistré au Cap Skirring. Selon les informations, il s’agit d’un des blessés évacués en urgence à Ziguinchor. L’homme âgé d’une trentaine d’années a été atteint par balle. Il a succombé lors de son évacuation en urgence sur Ziguinchor à hauteur de Oussouye.
Un mort de plus enregistré à Ziguinchor. Le jeune Souleymane Danfa, âgée d’une vingtaine d’années, mécanicien de son état, habitant du Boulevard Alpha quartier Lyndiane de Ziguinchor, avait été touché sur le Boulevard 54 avant d’être admis à l’hôpital régional vers les coups de 17 heures. Il a finalement succombé.
Avec-AFP-