Au Sénégal, la consommation annuelle de poisson, par habitant, est de 29 kg, soit deux fois la consommation moyenne de la sous-région.
C’est-à-dire trois fois la consommation, par habitant, en Guinée et huit fois celle établie en Mauritanie. Des chiffres révélés par le Partenariat régional pour la conservation de la zone côtière et marine en Afrique de l’Ouest (PRCM), qui avec ses partenaires, tient une rencontre sous le thème : « renforçons la gouvernance des pêches ».
L’activité de la pêche constitue un secteur clé de l’économie sénégalaise. Pour preuve, elle emploie plus ou moins 600 000 personnes, d’après le PRCM. Mais, le secteur est confronté à un « éventail de contraintes » :
« en 2012, le Sénégal a enregistré une perte de 300 millions de dollars, soit 3,2% de son PIB, due à la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN). Même si le pays a, depuis, déployé des efforts considérables en se dotant d’une nouvelle loi, d’un plan d’action national pour la lutte contre la pêche INN, validé en 2015, et de ressources opérationnelles, les activités liées à la pêche illicite demeurent endémiques. » Par ailleurs, « la situation est particulièrement préoccupante dans la mesure où les stocks de démersaux côtiers (poissons d’eau profonde) à forte valeur marchande (principalement destinés à l’exportation) sont pleinement exploités voire surexploités. La pression sur les espèces consommés localement (les petits pélagiques) continuent de s’accroître en raison de la hausse des exportations de ces espèces, ce qui fait peser un risque majeur de pénurie d’approvisionnement sur le marché local».
Dans le monde, la consommation annuelle de poisson devrait atteindre 204 millions de tonnes en 2030, selon le rapport de la FAO sur la situation mondiale des pêches et de l’aquaculture, publié tous les deux ans. Cette augmentation marque cependant un net «ralentissement par rapport à la croissance de 27 % sur la période 2007-2018», note la FAO, alors que la consommation mondiale croît inexorablement. «La consommation annuelle mondiale de poisson s’élève à 20,5 kilos par personne, un niveau record qui devrait augmenter dans les dix prochaines années », note l’agence dans ce rapport.
L’agence des Nations unies souligne que pour des pays comme le Bangladesh, le Cambodge, la Gambie, le Ghana, l’Indonésie, la Sierra Leone, le Sri Lanka et «plusieurs petits États insulaires en développement (PEID)», la consommation de poisson représente «plus de la moitié» de l’apport en protéines animales.