Aissatou Kanté Faye, membre de l’Association des juristes sénégalaises (AJS), estime qu’un cadre de concertation des acteurs de la prise en charge et de la prévention des violences faites aux femmes pourrait améliorer l’accès de ces dernières à la justice.
’’Pour que les femmes puissent bénéficier de ces droits, il faut une synergie des acteurs. C’est la raison pour laquelle des cadres de concertation sont mis en place sur le terrain, dirigés par les préfets’’ a t-elle dit.
Elle s’exprimait, vendredi, à Kaffrine au terme d’une caravane de sensibilisation sur l’accès des femmes à la justice. Cette caravane de 3 jours a sillonné Kébemer, Linguère, Diourbel et Kaffrine.
Selon, elle la caravane a montré que les femmes méconnaissent les procédures judiciaires. Il y a surtout le fait que les barrières socio-culturelles continuent de freiner l’accès des femmes à la justice notamment en milieu rural.
’’Nous avons constaté que malgré les efforts de l’Etat et le dispositif mis sur place, les femmes ont encore peur de saisir la justice (…) et au-delà de cette méconnaissance et des pesanteurs socio-culturelles, il ya les difficultés économiques’’, a-t-elle relevé.
Mme Faye, par ailleurs présidente du tribunal d’instance de Rufisque, a expliqué que ’’ce sont les femmes elles-mêmes qui refusent de saisir la justice car pour une simple convocation elles risquent de perdre leur ménage ou encore d’être répudiées’’.
Elle a rappelé que les Boutiques de droit qui sont un label de l’AJS sont en même temps un centre d’écoute et d’assistance pour les femmes.
Aissatou Kanté Faye, président de la Commission enfance de l’AJS, a notamment plaidé pour que l’aide juridictionnelle qui existe en matière criminelle et pénale soit étendue aux affaires civiles, car, dit-elle, ’’les femmes sont surtout confrontés aux cas de divorces’’.
La caravane a été organisée en partenariat avec le Comité sénégalais au droits de l’homme dans le cadre d’un projet intitulé ’’ amélioration de l’accès des femmes à la justice’’ un projet financé par ONU Femmes et l’ Office des Nations unies contre les drogues et le crime (Onudc).
Avec-APS