Le Sénégal rejoint le World Logistics Passport, une initiative pour relier les zones de fret et augmenter le commerce Sud-Sud. Le pays, bien placé en matière de commerce intra-africain, se place ainsi en « hub » susceptible d’attirer de nouveaux échanges, et s’ouvre la possibilité de nouveaux débouchés.
L’accord-cadre a été signé par Amadou Hott, ministre de l’Économie, de la planification et de la coopération du Sénégal, et le sultan Ahmed Bin Sulayem, président de la Société des ports, des douanes et de la zone franche de Dubaï. L’émirat est à l’origine de ce projet, lancé en début d’année. Le Sénégal est le deuxième pays à adhérer officiellement au programme, après la Colombie. L’initiative est notamment soutenue par l’opérateur portuaire DP World.
Le passeport logistique mondial a été créé pour surmonter les obstacles au commerce, tels que l’inefficacité logistique, qui limite la croissance des échanges entre les marchés en développement, expliquent ses promoteurs [https://worldlogisticspassport.com].
Le commerce Sud-Sud représente déjà environ 4 280 milliards de dollars par an, soit plus de la moitié des exportations totales des pays en développement en 2018, selon les calculs de l’OMC. Mais de nombreux pays d’Afrique, d’Asie, d’Amérique latine ont des parts de marché beaucoup plus faibles dans les principaux produits d’exportation sur leurs marchés respectifs que leurs parts dans les pays développés. Cela induit un potentiel de croissance supplémentaire.
De son côté, le Sénégal exporte près de la moitié de ses marchandises vers d’autres pays d’Afrique. L’adhésion au passeport logistique mondial permettra au pays d’accéder à des marchés moins exploités en Asie et en Amérique latine. Le Sénégal sera également en mesure de développer son économie en tant que plaque tournante de la réexportation. Ainsi, le commerce entre l’Amérique latine et l’Asie via le Sénégal et Dubaï, au lieu des routes traditionnelles à travers l’Europe, réduira les coûts et augmentera l’efficacité.
Des avantages induits
Lors de la cérémonie de signatures, le ministre Amadou Hott a tenu à exprimer « au nom du président Macky Sall et du gouvernement du Sénégal » ses « chaleureux remerciements au sultan Ahmed ben Sulayem pour avoir fait de cet accord une réalité ».
L’accord représente « une étape importante dans la longue relation » entre les deux pays. En adhérant au World Logistics Passport, « le Sénégal renforcera sa position de plaque tournante du commerce pour l’Afrique. Nous espérons que cette adhésion permettra à notre pays d’accéder à des marchés moins exploités dans le monde et faire croître son économie en tant que centre de réexportation », a justifié le ministre.
Les commerçants et transitaires qui rejoignent le World Logistics Passport bénéficient d’un programme de fidélité de points pour augmenter leurs volumes d’échanges via les hubs membres. Les avantages comprennent des économies de temps et d’argent et des dédouanements plus rapides. Les pays membres partagent également leur expertise pour fluidifier les flux commerciaux dans le monde.
« DP World croit au potentiel du Sénégal pour une croissance économique supplémentaire », a commenté Ahmed Bin Sulayem. L’émirat « a investi substantiellement pour aider à construire les infrastructures du Sénégal, et nous nous engageons à aider Dakar à devenir un centre logistique majeur et une porte d’entrée pour l’Afrique et le monde ». Rejoindre le World Logistics Passport « aidera le Sénégal, considère le sultan, à réaliser les ambitions de son peuple, en tirant parti de l’expertise que nous avons développée faisant de Dubaï le centre du commerce mondial ».
Le passeport conduit à une « licence d’entreprise virtuelle » qui permet d’accéder aux ports partenaires, en premier lieu celui de Dubaï. Les ressortissants des pays partenaires, ici le Sénégal, évitent la double imposition avec les Émirats. Les entreprises virtuelles peuvent mener des activités professionnelles sélectionnées qui incluent des services liés à l’impression et à la publicité ; programmation informatique, conseils et activités connexes, ainsi que les activités de conception.
Source: Magazinedelafrique.com