Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a annoncé dans la nuit de mardi à mercredi sa démission, expliquant n’avoir pas d’autre choix que de se soumettre à la volonté de son armée en révolte pour éviter que du sang ne soit versé.
Ibrahim Boubacar Keita a notamment lors d’une allocution à la télévision publique annoncé sa démission, celle de son gouvernement ainsi que la dissolution du parlement.
Peu après un groupe d’officiers à l’origine de ce coup est apparu à la télévision nationale pour annoncer la création d’un comité national pour le salut du peuple et une transition politique devant à terme déboucher sur l’organisation d’élections libres et démocratiques. Un couvre-feu a également été instauré.
Le président Keïta, arrêté en compagnie de son Premier ministre Boubou Cissé en fin d’après-midi et emmené dans le camp militaire d’où était partie une mutinerie en début de journée, est apparu vers minuit sur la télévision publique ORTM, portant un masque sur la bouche.
Le pays était en proie à une crise politique née de la contestation de la légitimité du président Keita par des organisations de la société civile et de partis politiques de l’opposition.
Bamako était secoué depuis plusieurs semaines par une série de manifestations organisées par des mouvements politiques et de la société civile dont le prédicateur, l’Imam Mahmoud Dicko, est considéré comme la figure de proue.
Ces manifestants réclamaient la démission du président Ibrahim Boubacar Keïta, à la tête du pays depuis 2013. Il avait été réélu en 2018 pour un second mandat.
Ce pays d’Afrique de l’Ouest frontalier du Sénégal est en proie depuis 2012 aux mouvements islamistes et à un séparatisme mené par des organisations ’’Touareg’’ réclamant l’indépendance d’une partie du territoire située au nord du pays , l’Azawad.
Cette crise a poussé la communauté internationale à déployer la MINUSMA (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali), pour maintenir la paix, alors que la France est intervenue de son côté militairement pour stopper l’avancée des troupes islamistes vers Bamako, la capitale, à partir de 2013.