La situation de la pandémie de la Covid 19 au Sénégal inquiète les spécialistes. Infectiologue à l’hôpital Dalal Jamm de Guédiawaye, Dr Louise Fortes regrette l’état actuel des choses. « Nous allons vers des jours plus difficiles avec le paludisme qui arrive avec l’hivernage ».
En effet, Mme Fortes alerte sur l’évolution inquiétante de la pandémie au Sénégal. Et la Professeure d’aviser : « La maladie ne fait que commencer au Sénégal ! » Mieux, il ne faut pas se tromper, selon elle. « Nous avons atteint le plein de nos capacités de lits. Avec la saison du paludisme qui arrive dans quelques jours, nous risquons de connaitre une situation incontrôlable ».
Invitée de l’émission « Urgences » de Moussa Sène sur la 2STV, Pr Fortes en a profité pour recommander aux autorités sanitaires de régler, en urgence, la situation financière des personnels qui sont dans les centres de traitement du covid-19. Il s’agit notamment de personnels qui ne sont pas médecins mais dont le rôle est vital pour la prise en charge des patients.
« En tant que personnel de santé, on est un peu stressé, en se disant qu’avec ces mesures d’assouplissement, il se pourrait qu’il y ait une augmentation des cas comme nous avons pu le constater aujourd’hui avec 134 nouveaux cas », redoute le médecin, infectiologue et épidémiologiste.
Aux yeux du Dr Fortes, la réouverture des gares routières, des restaurants et salles de sport n’est pas faite pour calmer la propagation de la pandémie. « En tant que personnel de santé je ne suis pas du tout rassurée », a-t-elle avoué.
Au début, rappelle le Dr Fortes, les patients hospitalisés étaient pour la plupart asymptomatiques. « Maintenant, on reçoit des patients âgés, des patients diabétiques. Nous avons beaucoup plus de patients qui nécessitent une surveillance rapprochée », renseigne le professeur d’université.
La responsable de prise en charge des patients de l’hôpital Dalal Jamm a exprimé ses craintes d’être confrontée à « une surcharge de travail ». Elle poursuit : « Il faudrait craindre une augmentation du nombre de cas pour les prochains jours. Augmentation du nombre de cas veut dire augmentation du nombre de patients hospitalisés. Donc, il faut s’attendre à une surcharge de travail ».
Plusieurs personnes bloquées à Dakar doivent rentrer dans leurs villages, et il est possible qu’elles aillent infecter des proches, indiquent depuis hier, beaucoup d’observateurs. Même si l’autorité sanitaire tente au contraire, de casser la psychose de l’épidémie