Le Sénégal commence cette semaine à accueillir dans de nouveaux centres, mais non plus en milieu hospitalier, les malades les moins gravement atteints du Covid-19, en raison d’un début de saturation de certains services, a dit à l’AFP, mercredi 6 mai, un haut responsable sanitaire.
Le pays avait fait le choix d’hospitaliser systématiquement toutes les personnes chez lesquelles le virus était détecté, y compris celles dépourvues de symptômes, plutôt que de les isoler à domicile.
« Nos structures de santé commencent à atteindre un niveau de saturation » en nombre de lits, a dit Abdoulaye Bousso, directeur du Centre des opérations d’urgences sanitaires, un des principaux responsables de la lutte contre la pandémie dans le pays. Le praticien a précisé que ce sont les principaux centres de traitement qui approchent leurs limites, avec un taux d’occupation de 80 %. « Nous avons encore de la marge, mais ça va très vite en termes de nombre », a-t-il dit.
Le Sénégal a donc décidé de transférer les malades avec peu ou pas de symptômes dans des centres ouverts à cet effet. Deux des trois sites identifiés, sur l’ancien aéroport international de Dakar et à Guéréo, au sud-est de la capitale, sont opérationnels et devraient recevoir leurs premiers patients jeudi, a dit le docteur Bousso. Les trois sites ont une capacité de 400 lits, a-t-il précisé.

Selon lui, l’Afrique pourrait, au bout du compte, s’en tirer relativement mieux que d’autres régions du monde, malgré les craintes exprimées sur l’état de ses systèmes sanitaires. « L’Afrique est allée très rapidement dans la prise de mesures fortes, contrairement à ce qui s’est fait en Europe, en France, Italie, Espagne ou aux Etats-Unis, a-t-il souligné. Je reste convaincu que l’Afrique pourra faire face. Et tout le désastre, toute la catastrophe qu’on avait prévue avec ce Covid en Afrique n’arrivera pas, Inch Allah. »
Le Monde avec AFP