Un ressortissant italien arrivé au Nigeria il y a trois jours est devenu le premier cas confirmé de contamination au coronavirus dans le pays. C’est ce qu’a déclaré ce vendredi 28 février, le ministère nigérian de la Santé, alors que l’épidémie se propage rapidement à travers le monde. Il s’agit du premier cas d’infection signalé en Afrique subsaharienne.
Le ministère fédéral de la Santé du Nigeria «a confirmé un cas de coronavirus (Covid-19) dans l’État de Lagos. Ce cas qui a été confirmé le 27 février 2020 est le premier à être recensé au Nigeria depuis le début de l’épidémie», a-t-il indiqué sur Twitter.
Le ministère précise qu’il s’agit d’un ressortissant italien travaillant au Nigeria et qui est revenu dans ce pays depuis la ville italienne de Milan le 25 février. Hospitalisé à Lagos, «le patient est dans un état clinique stable et ne présente pas de symptômes inquiétants», a assuré le ministère.
Deux cas en Afrique du Nord
Il s’agit de la première contamination confirmée en Afrique subsaharienne. Deux autres cas ont été recensés ces derniers jours dans deux pays d’Afrique du Nord, l’Egypte et l’Algérie. Aucun décès n’a jusqu’à présent été signalé sur le continent.
Ce très faible nombre de cas détectés dans les pays africains, aux systèmes de santé fragiles, intrigue les épidémiologistes, alors que plus de 81.000 cas ont été signalés ailleurs dans le monde.
Le Nigéria, un pays vulnérable
Le Nigeria, pays le plus peuplé du continent avec près de 200 millions de personnes, est l’un des pays les plus vulnérables au monde avec un système de santé fragile et une densité de population extrêmement importante (près de 7.000 habitants au km2, selon World Population Review).
En 2014, lorsque le premier cas d’Ebola avait été signalé à Lagos, capitale économique du pays, le monde entier avait retenu son souffle et un vent de panique absolue s’était propagé dans la ville.
Finalement, seules sept personnes sont décédées, sur 19 contaminées, de cette maladie très contagieuse qui a fait plus de 11.000 morts en Afrique de l’Ouest entre fin 2013 et 2016.
L’OMS avait salué «le succès spectaculaire» face à ce qui aurait pu devenir «une épidémie urbaine apocalyptique»: les autorités de l’Etat de Lagos avaient réagi à temps, du personnel médical de fondations internationales en poste à Abuja a été déployé, et la maladie était restée confinée dans les quartiers huppés de la ville.
De nombreux Nigérians partent en Chine pour acheter des biens qu’ils revendent ensuite sur les marchés de ce hub économique qui dessert toute l’Afrique de l’Ouest, et les autorités sanitaires nigérianes s’étaient déjà préparées à faire face à une potentielle contamination.
AFP-