Le Sénégal hôte du premier Atelier international de formation en Afrique pour le diagnostic de laboratoire du virus.
Cette rencontre prévue du 6 au 8 février 2020, a été présidé par le ministre de la Santé et de l’Action sociale. Abdoulaye Diouf Sarr, dans ses propos liminaires s’est réjoui de l’initiative. Une initiative qui découle de l’action du bureau pays de l’Oms (Organisation mondiale de la santé) en Chine qui, le 31 décembre dernier, a été informé de l’apparition de cas de pneumonie d’étiologie inconnue dans la ville de Wuhan, province de l’Hubei, a relevé le ministre Abdoulaye Diouf Sarr.
Le continent africain se prépare activement contre l’épidémie du coronavirus. Prenant très au sérieux cette maladie qui, à ce jour, a fait plus de 500 morts en Chine, des acteurs de la santé, venus de plusieurs pays du continent se sont donné rendez-vous à Dakar pour mieux prendre en charge le diagnostic de cette maladie. C’est à travers un atelier international de formation au diagnostic de laboratoire du nouveau coronavirus 2019nCoV de 3 jours, que ceux-ci seront mis à niveau pour une meilleure prise en charge de la réponse.
L’Afrique est pour l’heure épargnée, mais les gouvernements du continent ont renforcé les mesures de prévention, notamment dans les ports et les aéroports. Pouvoir compter sur des diagnostics rapides et fiables sera essentiel en cas de suspicion, mais tous les pays africains ne disposent pas des capacités adéquates.
A Dakar, derrière la façade blanche de l’Institut Pasteur, les membres du personnel scientifique en combinaison intégrale, travaillent depuis plusieurs jours sur la nouvelle maladie dans des laboratoires sécurisés.
“Tout le monde est sur le pied de guerre, mais ça se passe dans la sérénité. Ils ont déjà été déployés dans des zones infectées par Ebola. On s’active, on a prévu un système d’astreintes pour être réactif 24 heures sur 24”, explique l’administrateur général de l’institution, le docteur Amadou Alpha Sall.
Pendant trois jours, des experts venus d’Ethiopie, d’Afrique du Sud, du Ghana, de Zambie ou encore de Côte d’Ivoire, échangeront avec leurs collègues du Sénégal.
“Nous sommes prêts. Et si les autres pays sont prêts aussi, cela protège tout le monde”, relève le Dr Sall. “En Chine, ils doivent courir derrière la maladie en construisant des hôpitaux, en confinant des millions de personnes”, souligne-t-il.
Partage des connaissances
L’“évaluation et le partage des connaissances” sera le premier point à l’ordre du jour du séminaire, coorganisé par l’Institut Pasteur et les Centres de prévention et de contrôle des maladies de l’Union africaine (Africa CDC), en collaboration avec l’OMS, la Cédéao (Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest) et la firme allemande TIB Molbiol.
Viendront ensuite une formation pratique aux techniques de détection du nouveau virus et un large volet “organisation”, qui couvrira le partage des informations entre les laboratoires, la définition des modalités d’envoi des échantillons entre les pays, ou encore les aspects liés à la recherche scientifique.
“Si un prélèvement arrive à Pasteur, au bout de trois heures, on peut donner un résultat. Tous ces pays ont déjà une grosse expérience de la grippe et sont bien formés à l’outil de diagnostic en temps réel. Maintenant, il faut les former sur un protocole spécifique au nouveau coronavirus. Ils vont repartir avec des outils, ça va leur permettre d’être tout de suite opérationnels également”, estime Ndongo Dia, responsable du centre de référence “grippe et virus respiratoires” de l’Institut Pasteur.
D’autres réunions seront organisées, avec d’autres pays, car le but est de “créer un réseau pour continuer à suivre l‘évolution de ce virus”, souligne le Dr Ousmane Fall, responsable du pôle de virologie de l’Institut.
AFP-