Un «record» selon la direction générale centre des services douaniers les 6.270 tonnes saisies de drogue effectuées par les douanes sénégalaises dans les régions de Fatick, Kaolack, Kaffrine et Diourbel.
«Les quantités saisies de drogue comme le chanvre indien ou encore la méthamphétamine, sont à 6.270 tonnes. Il s’agit là d’une saisie record, pour une valeur totale estimée à 2 milliards 172 millions de francs CFA», a dit le lieutenant-colonel Papa Faye, chef du bureau des douanes de Keur Ayib (Kaolack).
Il s’exprimait lundi lors de la cérémonie officielle régionale de l’édition 2020 de la Journée internationale de la douane, célébrée à Fatick.
«Pour les saisies de faux médicaments, a-t-il poursuivi, la valeur totale est estimée à 1 milliard 758 millions de francs CFA. Ce qui fait une valeur totale des saisies de faux médicaments et de drogue estimée à 3 milliards 930 millions francs CFA soit près de 4 milliards de francs CFA en 2019».
«Ces saisies importantes opérées durant l’année 2019, entre dans l’action de lutte de la douane contre la fraude», a indiqué le lieutenant-colonel Papa Faye, en présence du gouverneur de la région de Fatick, Seynabou Guèye, et du colonel Ndèye Fatou Ndiaye, commandant de la subdivisión des douanes de Fatick.
Au titre des recettes ordinaires et contentieuses, la direction régionale centre de la douane fait état d’un total cumulé de 9 milliards de francs CFA en 2019, contre 7 milliards 500 millions de francs CFA en 2018.
Dans le détail, les recettes contentieuses sont estimées à 1 milliard 500 millions de francs CFA et les recettes ordinaires à 7 milliards 500 millions francs CFA.
Selon le lieutenant-colonel Faye, ’’ces résultats exceptionnels’’ ne sont «pas seulement le fruit de l’administration douanière. Il s’agit aussi d’actions combinées de tous les acteurs de la chaine de lutte contre le trafic de contrebande».
Il y a «nos collègues des forces de sécurité et de défense, des populations et des opérateurs économiques qui jouent un rôle de premier plan dans cette lutte», a-t-il dit, avant d’encourager l’administration des douanes à «persévérer dans cette dynamique».
Le plus important, à ses yeux, «ce n’est pas d’enregistrer une hausse des résultats mais de consolider ces acquis».
«On est à 9 milliards de francs CFA de recettes et on nous attend en 2020 à 11 milliards de recettes ou au bas mot à 10 milliards de francs CFA», a-t-il lancé à l’endroit des agents venus des différentes subdivisions de la direction générale centre des douanes.
Le gouverneur de la région de Fatick, Seynabou Guèye, juge ces résultats «très appréciables et évolutifs», de 7 milliards de francs CFA en 2018 à 9 milliards de francs CFA de recettes en 2019.
L’édition 2020 de la Journée internationale des douanes portait sur le thème: «La durabilité au cœur de l’action douanière pour les personnes, la prospérité et la planète».
Une consommation en augmentation en Afrique de l’Ouest
Car l’époque où l’Afrique de l’Ouest n’était qu’une plaque tournante est terminée. En dix ans, la consommation de cocaïne y a fortement augmenté, même si la demande y reste bien moindre que dans les pays européens.
Parfois vendue pure, mais le plus souvent sous la forme plus économique de crack, ces petits cailloux jaunâtres obtenus en mélangeant la cocaïne à du bicarbonate de soude, que l’on retrouve désormais dans les banlieues de Dakar, d’Abidjan ou de Lagos. « Les marchés nord-américain et européen arrivent à saturation. Les producteurs et trafiquants latino-américains cherchent donc de nouveaux marchés. Et l’Afrique en fait évidemment partie », analyse un expert de l’ONU.
Signe que ce stupéfiant circule abondamment sur les côtes ouest-africaines, plusieurs saisies records ont eu lieu ces derniers mois dans la région. À la fin de 2018, 1,2 t de cocaïne cachée dans des engins de chantiers à destination d’Abidjan était découverte dans les soutes d’un bateau à Santos, au Brésil. à la fin de janvier, 9,5 t, dans un bateau panaméen à Praia, au Cap-Vert. Plus récemment, en septembre, la police bissau-guinéenne a annoncé la saisie, en deux temps, de 1,8 tonne.
Selon le dernier rapport annuel de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), la production mondiale de cocaïne n’a jamais été aussi importante : près de 2 000 t en 2017, soit une augmentation de 25 % par rapport à 2016 ; 70 % de cette cocaïne est produite en Colombie. Le reste vient du Pérou et de la Bolivie.
Un contrôle difficile
La traversée de l’Atlantique est l’un des principaux défis pour ces entrepreneurs de la drogue. S’ils rivalisent d’imagination pour convoyer leur marchandise en Afrique de l’Ouest ou en Europe, ils ont tendance à privilégier les porte-conteneurs, car ils présentent le triple avantage de la quantité, de la rapidité et de la sûreté. Des monstres des mers, capables de transporter jusqu’à 20 000 conteneurs et de rallier le Brésil au Sénégal en une dizaine de jours.
Une consommation en augmentation en Afrique de l’Ouest
Car l’époque où l’Afrique de l’Ouest n’était qu’une plaque tournante est terminée. En dix ans, la consommation de cocaïne y a fortement augmenté, même si la demande y reste bien moindre que dans les pays européens.
Parfois vendue pure, mais le plus souvent sous la forme plus économique de crack, ces petits cailloux jaunâtres obtenus en mélangeant la cocaïne à du bicarbonate de soude, que l’on retrouve désormais dans les banlieues de Dakar, d’Abidjan ou de Lagos. « Les marchés nord-américain et européen arrivent à saturation. Les producteurs et trafiquants latino-américains cherchent donc de nouveaux marchés. Et l’Afrique en fait évidemment partie », analyse un expert de l’ONU.
Malgré ces nombreux défis, la plupart des observateurs saluent les efforts accomplis par les gouvernements ouest-africains en matière de lutte contre le trafic de stupéfiants. Renforcement des unités spécialisées, meilleure maîtrise des techniques d’enquête, coopération policière et judiciaire accrue entre les pays de la région sur ces affaires. Les progrès sont notables.