L’association «ma noirceur, ma fierté, mon identité » a organisé dimanche, à kaolack, une campagne de sensibilisation sur les dangers liés à la dépigmentation artificielle.
«Kaolack est une région très touchée par la dépigmentation artificielle et la situation devient alarmante. C’est la raison pour laquelle l’ association a initié cette randonnée à travers la ville pour sensibiliser la population sur les conséquences néfastes de la dépigmentation artificielle,» a expliqué Saly Seck Sow, coordinatrice de la section locale de l’association.
Elle a rappelé que l’association a été créée en 2016 à Dakar par la sociologue sénégalaise, Soda Guéye «et depuis, des sections régionales se sont créées dans toutes les régions du Sénégal».
L’Association Ma noirceur, Ma fierté, Mon identité a initié la campagne je suis fière de ma peau noire et naturelle « Stop au khessal ». Le projet part du constat qu’aujourd’hui encore, nous observons que des femmes, des hommes, de tout âge et de toute catégorie socioprofessionnelle ont recours à la dépigmentation artificielle de la peau.
L’objectif est donc de sensibiliser les populations des dangers liés à cette pratique et de mener à une prise de conscience que la beauté est plurielle. Etre « bien dans sa peau » passe par l’acceptation de soi.
«La prédominance est féminine au Sénégal avec un taux de prévalence de 72 %. Les conséquences sont très nuisibles car elle provoque la destruction de la mélanine, une porte ouverte à beaucoup d’autres maladies notamment le cancer de la peau, le diabète, hypotension artérielle entres autres », a-t-elle ajouté.
L’activiste a également salué la décision du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA), d’interdire la publicité des produits de dépigmentation. Elle a invité ainsi l’Etat à lutter davantage contre la dépigmentation artificielle, devenue un problème de santé publique.
Mme Sow a rappelé que son association avait déjà à son actif des opérations de don de sang, des dons dans des pouponnières, des actions de soutien à des écoles coraniques et en faveur de femmes démunies.
Ameth Tidiane Thiaw, préfet du département de kaolacK a salué l’initiative des membres de ladite association de s’organiser et de marcher pour défendre une cause de santé publique.
» Nous sommes témoins, sur le plan médical et sanitaire des ravages de la dépigmentation alors que le traitement coûte une fortune. Tout en respectant le choix des concitoyennes, il est bon de rappeler que la santé de l’individu est précieuse et qu’elle doit être préservée «, a-t-il fait remarquer.
Pour le chef de l’exécutif départemental, les adeptes de cette pratique pensent s’y adonner à des fins esthétiques, sans prendre en compte les soubassements médicaux et sanitaires.
‘’Dire Non à la dépigmentation c’est quelque part lutter pour des questions de santé publique’’, a fait valoir le préfet de Kaolack.